Marche de protestation pour défendre Moncaut

Publié le par claac

25 mai 2010 08h45 | Par J.- J. N.

 Bataille contre le projet de carrière au massif de Moncaut

 

Les opposants au projet de carrière de lherzolite ont organisé hier une balade pique-nique sur le siteen-route-vers-le-moncaut.jpg

Les uns à pied, les autres à cheval, 280 personnes ont répondu lundi à l'appel lancé par l'association des Amis de Moncaut. Opposée à l'implantation d'une carrière de lherzolite dans un site naturel remarquable, celle-ci avait convié tous ceux qui le souhaitaient à participer lundi à une balade pique-nique, organisée à l'endroit où ce projet pourrait voir le jour (« Sud Ouest » du 17 mai).

La lherzolite est une roche dure, et affleurant rarement, utilisée pour les revêtements routiers et les ballasts ferroviaires. Rien n'est encore fait. Mais la décision prise par la commune de Bruges, propriétaire des terrains, de signer un bail de trente ans avec la société des Carrières Daniel, qui sont installées à Lescar, ne manque pas de susciter bien des inquiétudes. En particulier autour du hameau voisin de Pédéhourat, qui fait partie Louvie-Juzon.

 

L'eau et l'élevage

« Le sommet rocheux de Moncaut constitue un château d'eau naturel, une sorte de gigantesque éponge » expliquent les membres de l'association. Le cirque montagneux au milieu duquel il est situé voit en effet naître tous les ruisseaux sources qui alimentent la vallée, dont le Baset qui forme ensuite le Béez, et se jette à Nay dans le gave de Pau.

L'implantation d'une carrière dans ce lieu, situé en prime dans une zone Natura 2000, risquerait donc, selon eux, de porter préjudice à « la qualité irréprochable » de l'eau coulant de ce bassin versant. Un problème dont s'est déjà ému Romain Veau, un habitant du secteur, qui a déposé le 15 mars dernier un projet de reprise de pisciculture auprès de la Direction départementale des territoires.

Hier, une nouvelle fois, les opposants au projet se sont également inquiétés des conséquences qu'une exploitation de lherzolite pourrait avoir sur l'activité pastorale menée dans ce secteur d'élevage (vaches, juments, brebis). D'autant plus, expliquent-ils, que l'on ignore encore où pourraient passer les camions : par l'unique et étroit chemin d'accès, ou bien par une piste ouverte en forêt, à flanc de montagne. « Des baux ancestraux ne risquent-ils pas d'être enlevés ? Et l'on ne parle pas des nuisances sonores, ni de la poussière ».

La pétition se poursuit

La balade pique-nique organisée hier a permis de compléter la signature de la pétition lancée par les Amis de Moncaut qui ont déjà recueillis 550 soutiens. « Nous ne sommes pas contre le progrès et nous comprenons bien qu'il faut des carrières. Mais l'implantation de celles-ci doit être bien choisie. On ne peut pas faire n'importe quoi », estimait l'un de leurs adhérents.

Présent aux côtés des marcheurs, le conseiller régional David Grosclaude (Europe Écologie) s'était pour sa part déplacé d'Artix. « Je m'interroge sur l'utilité des projets d'infrastructures que ce type d'implantation sous-tend » confiait-il. « Par exemple, la réalisation d'une voie nouvelle entre Pau et Oloron. Je ne vois en effet pas pourquoi on mettrait de l'argent dans ce type de liaison, qui ne sert à rien, et pour qui on installerait une carrière ici. Alors que l'on peut sécuriser la RN 134 et rénover la ligne ferroviaire qui existe déjà, en la prolongeant vers Canfranc ».

« On assiste là aux dommages collatéraux que peuvent provoquer de grands projets, du type autoroutes ou LGV. Sachant qu'en plus, l'État se désengage de ses obligations financières sur les collectivités locales ». Un point de vue exprimé parmi d'autres, lundi.

 lire l'article sur le site :

 http://www.sudouest.fr/2010/05/25/bataille-contre-le-projet-de-carriere-au-massif-de-moncaut-100376-4257.php

 

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